mardi 24 mai 2022

Comment pédaler sans se fatiguer (partie 1)

 

En se promenant sur les pistes cyclables et sur les routes, on croise souvent des cyclistes qui, s’ils avaient un peu plus de technique et de connaissances, se rendraient la vie plus facile et profiteraient plus de leur sortie vélo. Voici une liste de petits conseils qui vous aideront, je l’espère, à avoir plus de plaisir lors de vos randonnées.

Bien utiliser ses vitesses

La plupart des gens ont une bicyclette qui a entre 15 et 27 vitesses, mais n’en utilisent que 2 ou 3. Vous avez payé pour toute cette belle mécanique. Utilisez-la!

D’abord un peu de vocabulaire, question de bien se comprendre :

Plateau : roue dentelée qui se trouve au pédalier. Vous en avez 1, 2 ou 3

Pignon : roue dentelée qui se trouve sur la roue arrière. Vous en avez probablement entre 5 et 11.

Cassette : l’ensemble des pignons

Braquet : le rapport entre le nombre de dents du plateau et du pignon. Si votre chaîne est sur un plateau à 50 dents et sur un pignon à 20 dents (50 ÷ 20 = 2,5) vous roulez sur un braquet de 2,5.

Principes de base : Plus le braquet est élevé, plus c’est forçant de pédaler, mais plus vous pouvez aller vite. Plus le braquet est petit, plus c’est facile de pédaler, et plus facile c’est de grimper une côte. Un cycliste moyen, sur terrain plat, sans trop de vent, roulera sur un braquet de 2 à 2,5.

Pour que les vitesses soient faciles à changer, il faut que les pieds tournent assez vite (au moins 60 tours minute, idéalement 80 à 90). Vous roulez en pente descendante et vous avez l’impression de pédaler « dans le beurre »? Embrayez un pignon pour être sur un braquet plus gros. Inversement vous trouvez que ça devient plus forçant parce que la route est en légère montée ou que le vent se lève? Débrayez un pignon pour être sur un braquet plus petit.

Je vois souvent des gens qui ont de la misère à monter un viaduc. Quand je les dépasse, je constate que leur chaîne est sur un petit pignon. Quand on commence à monter, il faut débrayer les pignons un à un graduellement pour continuer à pédaler à 60 à 80 tours minute, sans trop forcer. Si vous forcez trop sur les pédales, cela sera difficile de passer les vitesses. Exemple : Si au bas de la côte votre chaîne est sur le plus petit pignon, à mesure que ça devient un peu plus forçant faites passer la chaîne sur un pignon plus grand. Pour ma part quand je monte un viaduc, je débraye de 3 à 5 pignons, selon la raideur de la pente. Mes pieds tournent toujours entre 70 et 80 tours minute, et si au bas du viaduc je suis à 20 kmh, rendue en haut je roule à 13 kmh, mais je ne force pas vraiment plus que sur le plat. En descendant, j’embraye mes 3 à 5 pignons pour être prête à reprendre mon rythme normal.

Si, avant d’amorcer la montée, votre chaîne est déjà sur votre plus grand pignon, débrayez un plateau et embrayez plusieurs pignons. Si vous avez un vélo de route standard, vous avez probablement 2 plateaux un grand de 50 dents et un petit de 34 dents. Pour rouler sur un braquet de 2,5 vous pouvez être sur le grand plateau et le pignon de 20 dents ou sur le petit plateau et le pignon de 13 dents (50 ÷ 20 = 2,5) et (34 ÷ 13 = 2,6), c’est presque pareil.

Exemples :

1.       J’ai un gravel bike qui a 2 plateaux 48/30 et une cassette à 10 pignons 11/36. Je roule en général sur le grand plateau, et au milieu de la cassette. Ça me laisse 4 ou 5 pignons à débrayer pour les montées modérées, mais quand je suis au bas d’une montée plus raide, je passe sur le petit plateau et j’embraye 2 ou 3 pignons. Quand la montée commence, je débraye graduellement mes pignons. Si la pente est très raide ou longue, il m’arrive souvent de finir sur le plus grand pignon. Ce qui donne un braquet de 0,83 (30 ÷ 36 = 0.83)

2.       Quand j’avais un vélo à trois plateaux (50/39/30) et 9 pignons, je roulais rarement sur le plus grand plateau, je l’utilisais seulement en descendant, question de prendre de la vitesse pour prendre de l’élan pour pouvoir remonter plus facilement. En terrain plat, je roulais sur le plateau du centre et sur un des plus petits pignons. Comme ça, j’étais toujours prête pour amorcer une montée.

3.       Avant de partir pour notre grand voyage, j’ai fait remplacer le pédalier de ce même vélo pour avoir 3 plateaux (40/30/22) alors que j’avais une cassette 11/34. Avoir des braquets plus petits m’a permis de monter les montagnes du Pérou, même avec 20 kg de bagages, sans trop forcer.

Quand on arrête à un feu rouge, ou autre, c’est une bonne idée de débrayer un pignon. Le décollage sera plus facile et ce sera moins dur sur la mécanique et sur vos genoux. Après quelques tours de pédalier, on rembraye le pignon. Si vous voulez atteindre une vitesse plus élevée, c’est bien de commencer sur un braquet pas trop gros et d’embrayer les pignons un à un.

Je pourrais continuer longtemps sur ce sujet, mais j’espère que les paragraphes ci-dessus vous ont été utiles. En résumé, quand ça monte il faut passer à un braquet plus petit (en passant sur un pignon plus grand et/ou un plateau plus petit), et quand on veut aller plus vite il faut passer sur braquet plus gros (un petit pignon et sur le grand plateau).

Un peu d’entretien fait toute la différence

Votre chaîne gronde? Vous avez des oiseaux dans le pédalier? C’est autant d’énergie que vous gaspillez!

Faire un entretien régulier vous sauvera bien des efforts en plus d’augmenter la durée de vie de votre mécanique. Une mise au point faite par un professionnel, incluant un ajustement de vitesses, devrait être faite chaque année.

Nettoyez votre mécanique régulièrement. Surtout si vous roulez sur des chemins de gravier ou dans la poussière accumulée sur le bord des rues au printemps. De l’eau chaude, du savon à vaisselle et une vieille brosse à dents font l’affaire. N’oubliez pas de mettre de l’huile une fois le nettoyage terminé.

 

Dans un prochain article, je vous parlerai de mes trucs et stratégies pour faire de longues randonnées et de longs voyages. Entretemps, profitez du beau temps. Bonnes promenades!

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