Louise et moi avons décidé de fouiller dans nos souvenirs en ces temps de pandémie et de revivre nos voyages en partageant avec vous nos impressions et vous faire voyager même à la maison. Ici nous vous présentons un voyage en Amazonie péruvienne fait en 2011-2012.
Après plus de 16 heures de vol (nous avons dû passer par New York, Lima et Cuzco) nous arrivons à Puerto Maldonado, petite ville située au bord du Rio Madre de Dios (mère de Dieu), près des frontières du Brésil et de la Bolivie. L’aéroport international a seulement une piste, voici à quoi ressemble celui-ci.
Comme c'est le cas pour toutes les villes d’Amérique latine, la Plaza Central est le cœur de celle-ci, là où tous les gens se rencontrent pour relaxer et discuter.
Nous sommes là pendant les fêtes et même si le sapin traditionnel est absent voici à quoi ressemblent les arbres décorés.Le marché central où les produits sont étalés au grand jour dans un mélange de couleurs et d’odeurs et, ma foi, on s’y habitue assez rapidement.
Le touk-touk est le véhicule parfait pour circuler partout à prix modique, nous l’utiliserons plus d’une fois lors de ce voyage, en voici qui nous a permis de voir l’ampleur du fleuve sur lequel nous naviguerons pour nous rendre à Taricaya.
Après cette visite, c’est le départ sur une pirogue à moteur, comme celle sur la photo, pour nous rendre sur le lieu où nous travaillerons dans un centre de réinsertion des animaux sauvages. Nous avons hâte de découvrir à quoi ressembleront les lieux.
Voilà, nous y sommes. À notre arrivée, il y aura 12 marches à gravir, 2 jours plus tard, après une pluie torrentielle, le niveau du fleuve aura grimpé de plus de 3 mètres en 18 heures, les marches seront toutes submergées. Entre-temps voici des photos des lieux.
Notre chalet, sans électricité, où nous utiliserons l’eau du fleuve pour nous laver avec douche qui fonctionne par gravité. Le défi est de faire sécher les serviettes et notre linge avec plus de 90% d’humidité et 35 degrés de température. Nous vous confirmons que ce n’est pas évident.
Le site des travailleurs et différents camps sur place. Pas de téléphone, seulement un satellite en cas d’urgence et une génératrice pour les repas. À 19 h tout s’arrête et les bruits de la nuit prennent le relais. En effet, la première heure nous fûmes très surpris que les insectes soient aussi bruyants. Il faut un certain temps pour s’y habituer, mais avec la fatigue on oublie vite et on s’endort au son de cette musique naturelle.
Nous vous présentons Wimpi le gardien des lieux, et non, ce
n’ est pas un chien, mais il nous suivra partout et fera partie de notre vie
tout au long de ce séjour où nous travaillerons à préparer la nourriture,
nettoyer les cages, nourrir les animaux et bâtir un hôpital vétérinaire avec
les responsables du site.
Je prendrai l’habitude de faire le tour du site tous les
matins et aller saluer les nombreux animaux qui seront notre quotidien. De base,
le but est la réinsertion des singes araignées, mais nous aurons aussi la
chance de côtoyer singes laineux, singes écureuil, singes hurleurs, Jaguar,
ocelots, jaguarundis, tapirs, pécaris et autres.
Malgré cela, nous aurons quand même du temps pour explorer. Ordinairement, on doit être accompagnés, mais après discussion avec la responsable et notre expérience en forêt tropicale, nous y sommes allés seuls. Voici quelques-unes des photos prises lors de ces randonnées.
L’agouti est partout en Amérique latine et a un rôle important dans la régénération de la forêt en mangeant et transportant les fruits autour de son territoire
Voici un phasme, si vous portez attention vous constaterez
qu’il ressemble à une branche. Il faut avoir l’œil pour les voir en forêt, donc
pour nous un coup de chance, mais beau moment.
Voici d’autres photos. Ici tout semble hors norme, un escargot aussi gros que votre main, autre insecte que nous n’avons pu identifier et un centipède. Comme vous voyez, je mets toujours un doigt pour montrer la grosseur, il faut un volontaire après tout pour vous donner une idée!
Autant on parle hors norme, voici ici une grenouille pas
plus grosse que mon pouce, mais dans son cas cela lui permet de passer inaperçue
pour les nombreux prédateurs de la forêt. La photo fut prise de nuit, à ce
moment tout semble différent et seuls les bruits inconnus sont présents. Dans
cette période, marcher tranquillement et être aux aguets, nous permet d’apercevoir
ses habitants. Nous y avons vu coléoptères, papillons de nuit, tarentules,
criquets 4 à 5 fois la taille de ceux d’ici sans omettre les caïmans dans le
fleuve.
Maintenant, la forêt
Le Ceiba, arbre sacré pour bien des peuples. Il représentait le lien entre les différents mondes soit inframonde, monde vivant et l’au-delà. Celui-ci est immense et a sûrement vu de nombreux changements au cours de sa vie.
Regardez ces épines. Elles servaient de dards pour les
sarbacanes lors de la chasse pour les indigènes. Vous comprenez tout de suite
l’utilité et l’efficacité de cette arme. Dans certaines régions, le dard était
trempé dans du poison qui était injecté dans la proie pour une mort plus
rapide.
La canopée.
La partie la plus élevée de la forêt. Beaucoup d’animaux vivent à la cime des arbres. Il faut monter très haut pour avoir la chance de les observer. Ces 3 photos le montrent bien.
La longue montée pour se rendre à plus de 50 mètres au-dessus du sol. Ce fut tout un travail et par la suite nous avons appris qu’en temps normal les gens y vont avec des harnais, bref ce fut une belle aventure autant à la montée qu’a la descente.
Vue d’en haut de la forêt. Notre arbre était gigantesque et
la vue absolument merveilleuse, la photo ne rend pas justice à cette impression
de hauteur ni à la vue qui portait très loin.
Photo d’oiseaux communément appelés poulet sauvage, on comprend d’où origine le nom quand on les entend jacasser.
En allant ramasser le bois pour construire l’hôpital vétérinaire, nous avons croisé des aras qui mangeaient de l’argile. Ceci leur permet d’éliminer la toxicité des pantes qu’ils consomment, qui sinon affecterait leur santé et leur survie.
Ce bois est surnommé bois de fer. En effet, nous sommes
allés le chercher après l’orage, nous avons dû monter la rive boueuse en calant
jusqu’aux genoux, belle expérience! Nous avons compris assez rapidement d’où
venait le nom. Le premier que nous avons
fait glisser en bas a disparu au fond de l’eau. Quelle surprise de voir un bois
qui ne flotte pas. Ici comme vous le voyez tout est fait à la main et par voie
maritime.
Pour la fin, les photos de nos amis les animaux nous avons dû faire un tri, sinon cela n’aurait jamais eu de fin.
Vous voyez que Gilles écoute attentivement le secret que lui
murmure cette femelle. Que peut-elle bien lui dire?
Louise avec un bébé paresseux il semble bien confortable avec ses pattes autour d’elle. Quel regard attachant et quel beau moment de se sentir si près de la faune.
Le tapir, animal mythique pour qui j’ai un attachement particulier, en effet je l’arrosais tous les jours et celui-ci avait pris l’habitude de venir automatiquement et de s’assurer que je ferais le tour complet en tournant pour profiter de cette fraîcheur.
Un singe tamarin, l’un des plus petits, mais au regard sympathique et espiègle. Ils faisaient partie de notre vie, c’était toujours un plaisir de les voir arriver en groupe et prendre possession du secteur. C’était fantastique de les observer dans leur milieu.
Comme toute aventure a des situations parfois délicates, la
dernière photo me montre allant à la rescousse de Louise. Si vous vous souvenez,
les pluies sont torrentielles là-bas et le niveau de l’eau monte rapidement
lors d’une randonnée, nous aurions dû traverser à gué, mais la pluie avait transformé
ce ruisseau en rivière et Louise est partie dans le courant. Elle s’est
accrochée à des branches et je suis allé la chercher et la ramener sur la rive.
Je pense que son regard dit tout. Un de nos copains a même réussi à
immortaliser la scène, wow!
Conclusion
Vivre dans cette nature et travailler avec les singes nous
en a beaucoup appris. Tout comme nous, ils ont toute sorte de caractères et de
personnalités. Nous revivrons sûrement cette expérience. Le pourquoi nous
aimons tant cette nature et ces milieux est clair.
En espérant que ce petit résumé vous aura fait voyager et partager
un peu de notre vécu.
Prochaine Parution : Le Pérou, une histoire bien plus
grande que celle des Incas