dimanche 12 février 2023

Promenade au pays Cajun

L’eau en Louisiane



 En Louisiane, il y a de l’eau PARTOUT! Bien sûr, il y a le Mississippi, mais il y a aussi des marais, des lacs et des bayous. Le Mississippi, on le voit très peu. Il est enfermé entre des digues. Nous l’avons longé, en sortant de La Nouvelle-Orléans, sur la piste cyclable qui est sur le dessus de la digue, et une semaine plus tard sur la route, mais à cet endroit, pas de piste sur la digue, on ne pouvait pas voir l’eau.





 Le fleuve est une voie de navigation importante pour l’industrie. Il est bordé par des raffineries et toute sorte d’usines. Les bayous et les marais ont beaucoup plus de charme! 





 Chaque fois qu’il pleut, la météo donne un avertissement « risque d’inondations fluviales ». Quand on est sur les routes et qu’on voit toute cette eau si proche, on comprend pourquoi!


 Les Créoles et les Cajuns

 Nous qui pensions que pour être créole, il fallait être des Antilles. Nous avions tout faux. Au 18e siècle, les gens d’origine européenne, nés en Louisiane, ont décidé de s’appeler Créoles pour se différencier des Européens nouvellement arrivés. Lorsque les Acadiens déportés sont arrivés en Louisiane, la noblesse de La Nouvelle-Orléans ne voulait pas les voir s’installer dans la ville, ils se sont donc, installés de l’autre côté du Mississippi. La Louisiane avait déjà été cédée aux Espagnols. Quand on voit l’environnement, on comprend facilement la résilience et le courage de ces gens pour s’établir sur ce territoire. 
Le drapeau Cajun, avec les fleurs de lys opur la France et le château pour l'Espagne

Mardi-Gras 

Sur le calendrier, le Mardi-Gras, c’est juste une journée, mais pas en Louisiane. Durant les 2 fins de semaine qui le précèdent, il y a des parades, des spectacles et beaucoup de décorations. Ils ont même des sapins du Mardi-Gras décorés aux couleurs violet, or et vert. On s’est fait raconter la vieille tradition du pays Cajun par quelqu’un qui l’a vécu dans son enfance. Les jeunes hommes, déguisés avec des costumes aux couleurs vives, allaient de ferme en ferme sur des chevaux et ramassaient des poulets. Ils se rendaient ensuite au village, où tout le monde les rejoignait pour cuisiner un gumbo et faire la fête. C’était une fête bien arrosée, et la tradition veut que si l’un d’entre eux n’était pas capable de se tenir debout sur son cheval, il ne pouvait pas courir le Mardi-Gras l’année suivante. 

 Le français 

Depuis notre entrée en Louisiane, nous avons cherché des gens qui parlent français. Ceux à qui on parlait nous disaient souvent que leurs parents ou grands-parents parlaient français, mais pas eux. Mais au pays Cajun nous en avons rencontré quelques-uns. Comme ce fut le cas au Nouveau-Brunswick, en Ontario et probablement à d’autres endroits à une certaine époque, l’enseignement du français était interdit en Louisiane. Les enfants étaient même punis s’ils parlaient français en classe. Une dame nous a raconté que ses parents, des Cajuns francophones, ne lui parlaient pas en français parce qu’ils voulaient qu’elle parle anglais pour ne pas qu’elle soit punie à l’école. Cependant elle parlait français avec sa grand-mère, et aujourd’hui elle le parle encore très bien. 

 Lors de notre visite au village de Vermillonville, nous avons croisé un groupe de Français, de France. Ce sont des professeurs qui font partie d’un programme France/Louisiane pour faire revivre le français en Louisiane. Les temps ont changé et c’est tant mieux! Cependant c’est le français international qui est enseigné, Kathy, une Cajun, nous a raconté que cela faisait en sorte que les jeunes et les aînés ont de la difficulté à se comprendre. Selon ce que nous avons appris, les villages où les Cajuns sont plus nombreux à parler français sont au sud et à l’ouest de Lafayette. La bonne nouvelle, les gens ont retrouvé une certaine fierté et sont intéressés à en apprendre plus sur leurs origines et leurs langues. 

Les plantations et sites historiques

 La première plantation que nous avons visitée est la Plantation Southdown à Houma. On pourrait croire qu’elle s’appelle Southdown parce qu’elle est dans le Sud de la Louisiane, mais non. Elle doit son nom aux moutons de race southdown, importés d’Angleterre, que le propriétaire a fait venir pour brouter le gazon devant la grande maison. Il ne voulait pas que les esclaves perdent leur temps à couper l’herbe, il voulait les garder dans les champs de canne à sucre. La première culture qui a été tentée à cet endroit a été l’indigotier, mais le climat, trop humide, ne s’y prêtait pas vraiment. C’est finalement la cane à sucre qui a fait la fortune de l’endroit, et de bien d’autres en Louisiane. Vous remarquerez le manoir de couleur rose. Il a été construit avec de la brique faite sur place. Les propriétaires ont tenté maintes fois le peindre en blanc, mais la couleur naturelle de la brique ressortait toujours, alors il est resté rose. 

Maison des maîtres


Maison d'esclaves



Nous avons aussi visité le site historique Longfellow Évangéline. Longfellow a aidé à mieux faire connaître l’histoire des Acadiens avec son poème Évangéline. Au point où le guide nous a expliqué que bien des gens croient que les personnages auraient vraiment existé. Nous vous conseillons de visiter ce site, car il y a beaucoup d’artéfacts d’époque et toute l’histoire des Cajuns y est racontée. De plus il y a différents bâtiments d’époque et si vous poussez plus loin Vermillionville vaut aussi le détour. 




Vermillonville est un village reconstitué à partir de plusieurs maisons d’époque. Dans l’école, sur le tableau, on peut lire, copié plusieurs fois : « I will not speak French » punition infligée aux petits Cajuns de l’époque. 




 Il y a plein de choses intéressantes à voir dans le sud de la Louisiane, mais la meilleure façon de faire ces découvertes est d’y aller lentement, rencontrer et discuter avec les gens de toutes les villes et villages sur votre chemin.

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